Une psychothérapie comme une psychanalyse d’adolescent peuvent être assez rapides car l’adolescent est dans un temps psychologique de « grand remaniement ». Si ses troubles proviennent d’une incompréhension ou d’un passage difficile de sa vie actuelle ou récente, il est aisé d’intervenir sur ces conflits afin de les déjouer. S’ils prennent ancrage dans des problématiques d’enfance, cette enfance ne date pas et le refoulement de ces problématiques s’avère souvent facilement déjouable.

Certaines thérapies d’adolescent, ceci étant, demanderont un temps certain.

Un cas ne fait pas l’autre.

La psychothérapie analytique et la psychanalyse de l’adolescent répondent aux mêmes définitions et remplissent les mêmes objectifs que la psychothérapie analytique et la psychanalyse de l’adulte. S’adressant à des adolescents, ces deux approches thérapeutiques ont toutefois dû développer des propositions opératoires différentes car l’adolescent n’est pas toujours enclin à échanger, se livrer sur ses difficultés.

En consultation, le psychothérapeute comme le psychanalyste vont inciter le jeune à s’exprimer dans le respect du mode expressif dont il se saisit visiblement avec le plus d’aisance : échange verbal, écriture littéraire, poétique etc., partage de ses « passions », de ses rêves nocturnes etc.

Les échanges, productions et partages culturels de l’adolescent sont « parlantes », signifiantes. Elles mettent en scène ce qui le préoccupe psychiquement. Elles doivent en conséquence être considérées comme un «discours», discours qu’un jeune adresse à son thérapeute.

Le thérapeute interprète au fil des séances les productions de l’adolescent. Ses interprétations visent à libérer le jeune patient de ce qui le perturbe psychiquement.

Lors de la première consultation, la plupart du temps, le thérapeute reçoit d’abord le jeune, puis le jeune et le ou les parent(s) accompagnateur(s), et, si nécessaire, le ou les parent(s) du jeune seul(s), avec la permission de celui-ci. Il les accueille et les écoute, le temps nécessaire, afin de leur permettre de s’exprimer.

Pour certains adolescents, il est nécessaire, de concert avec les parents, de laisser le thérapeute œuvrer dans un duo exclusif avec le jeune, dès la première séance. Le thérapeute avertit les parents à la prise de rendez-vous de l’éventualité de ce cas de figure. Le débriefing de cette première séance ou de quelques premières séances avec les parents se fait alors dans le cadre d’un autre rendez-vous, avec l’accord du jeune, en sa présence ou pas.

Au cours de la première consultation, le thérapeute pose un certain nombre de questions à l’adolescent puis au(x) parent(s) de l’adolescent. Ensuite, il rend compte à l’adolescent et au(x) parent(s) de l’adolescent de ce qu’il a entendu, autrement.

En fin de première, deuxième ou troisième séance, le thérapeute va exposer les modalités d’une prise en charge psychothérapeutique pertinente au regard des difficultés perçues.

Il conseillera :

• soit le suivi de quelques séances. Suivi suffisant à déjouer un problème circonscrit dans la vie de l’adolescent
• soit le suivi d’une psychothérapie analytique c’est-à-dire d’un travail thérapeutique qui permet de recouvrir un équilibre satisfaisant au plan pratique rapidement.
• soit le suivi d’une psychanalyse c’est-à-dire d’un travail thérapeutique en profondeur qui permet de dénouer jusqu’au conflit essentiel qui perturbe fondamentalement.

En règle générale, une psychothérapie d’adolescent impose le suivi d’une séance hebdomadaire ou bi – mensuelle. Une psychanalyse d’adolescent requiert une à trois séances par semaine.

Qu’il s’agisse d’une psychothérapie ou d’une psychanalyse, le thérapeute qui reçoit un adolescent se doit de ne rien dévoiler aux parents de ce que ce jeune lui confiera. Cette règle est essentielle au bon déroulement et au succès d’une cure d’adolescent. Néanmoins, le thérapeute entretient tout au long de la cure d’un jeune, un dialogue avec les parents de son jeune analysant, afin :

• d’être tenu informé par les parents des éventuels changements notables dans le comportement de l’adolescent
• d’être informé par les parents des évènements importants qui ont marqué et/ou marquent la vie de l’adolescent
• d’informer les parents ponctuellement quant aux avancés de la thérapie
• d’accompagner voire soutenir, si nécessaire et autant que faire se peut dans un tel cadre, les parents perturbés par les troubles de l’adolescent en suivi.